Synopsis court

Arushi, une jeune mariée, rend visite à sa mère pour obtenir des conseils sur l’ingrédient manquant à l’intimité. Coincée entre la tradition et ses propres envies, un acte interdit en cuisine menace de tout bouleverser.

Note d’intention

Ma vision pour Mahamri est de créer un film à résonance visuelle et émotionnelle qui plonge dans les luttes tacites de jeunes femmes face aux attentes culturelles autour du sexe, de l’identité et de leur avenir.
Situé dans une cuisine traditionnelle kenyane au sein d’une communauté marginalisée, le film se concentre sur une conversation intime entre la mère Nitara et sa fille Arushi. À travers des visuels poétiques et un rythme proche du rythme d’un batteur, je vise à créer de la tension, de l’anticipation et de la libération. Une conception sonore soigneusement organisée tissera entre dialogues et signaux non verbaux, avec des silences qui en disent long sur la relation entre les personnages. Les sons du quotidien, comme le grésillement de l’huile de friture, augmenteront subtilement l’intensité émotionnelle alors que les luttes internes d’Arushi refont surface.

Le style visuel plonge le public dans le voyage émotionnel d’Arushi. Un éclairage doux évoque une aura magique lors de ses moments de vulnérabilité, tandis que les ombres et les tons tamisés reflètent ses sentiments de pièges entre désirs personnels et attentes générationnelles. La cinématographie se concentrera sur des plans moyens et rapprochés, capturant des détails complexes : la fabrication du mahamri, les expressions faciales éphémères et les courants émotionnels sous-jacents dans leurs interactions.

Nitara représente la voix des normes culturelles, façonnée par ses propres sacrifices et ses traditions héritées. Ce n’est pas une méchante mais une femme qui survit dans les limites de la société, à l’image de ma propre éducation dans un foyer kenyan où les discussions sur le sexe étaient taboues. Comme Arushi, j’ai ressenti le poids du silence et la peur de ternir la réputation d’une femme.

Mahamri est à la fois profondément personnel et universel. À travers ce film, mon objectif est de remettre en question les traditions restrictives et d’encourager les femmes à briser les cycles générationnels, à récupérer leur voix et à tracer leur propre chemin. Même si la tradition peut être une source de force, la véritable autonomisation vient du courage de la remettre en question et de la redéfinir, ouvrant ainsi la voie aux générations futures.